SESSION IADE 1999

 

 

 

Sommaire

 

Positions per opératoires La position genu pectorale

Auteurs :

Docteur BÖRTLEIN Marie-Louise, DESORMEAUX Catherine, HERVAS Emmanuel, LETOMBE Yves

DARC 1 Bloc Neuro-chirurgie

 

Résumé

La position genu pectorale est fréquemment utilisée en neurochirurgie. Ses indications sont la chirurgie du rachis lombaire (hernie discale, laminectomie). D'autre types d'installations existent pour ces interventions, mais elles ne sont pas utilisées par l'équipe neurochirurgicale lilloise, qui préfére la position genu pectorale du fait d’un moindre saignement au niveau du foyer opératoire et d’une durée d’intervention diminuée.

Le patient est endormi en décubitus dorsal sur un chariot mobile, placé parallèlement et en contact avec la table d'intervention. Après vérification de la stabilité hémodynamique et respiratoire du patient, fixation efficace de la sonde d'intubation, mise en place de protections oculaires le patient est retourné sur la table d'intervention préalablement "cassée" et protégée d'un matelas coquille souple (valve ouverte).

Il est impératif que l'anesthésiste et le chirurgien participent à la manoeuvre, d'être en nombre suffisant pour effectuer la manoeuvre, au minimum trois personnes, de respecter la rectitude de l'axe tête cou tronc.

L'anesthésiste coordonne l'équipe, il tient la tête et les bras en extension et accompagne le mouvement. Une fois le patient sur le ventre, le chirurgien effectue un mouvement de recul du tronc du patient afin d'amener les fesses au niveau des talons, et pour que l'abdomen soit libre.

Les bras sont étendus de part et d'autre de la tête à 90°, mains en pronation. L'abdomen ne prend pas appui sur la table permettant une meilleure mécanique ventilatoire. Un billot est placé transversalement sur les mollets dans le creux poplité, afin d'éviter une gène au retour veineux des membres inférieurs par hyperflexion des jambes. Les pieds sont en extension dans l'axe des jambes. Toutes les articulations doivent être libres en position anatomique.

 

La tête tournée latéralement ne doit pas être en position d'hyperrotation (risque d'ischémie par étirement des artères vertébrales). Il faut revérifier la bonne occlusion palpébrale, s'assurer de l'absence de plicature du pavillon de l'oreille et de compression de la commissure labiale par la sonde d'intubation.

Un dais est mis en place au dessus de la tête du patient pour l'instrumentation. Celui-ci risque d'appuyer sur le bras ou le coude du patient et d'être responsable de compression nerveuse. Une attention particulière est apportée au contrôle des pouls périphériques et des points d’appui.

Parfois, sur indication anesthésique ou à la demande du patient une rachianesthésie peut être réalisée. Il faut alors que le niveau anesthésique soit totalement fixé avant le retournement. En outre, le patient aura été prévenu au préalable du certain inconfort de cette position.

Les complications de la position genu pectorale observées dans le service se limitent à des rougeurs essentiellement au niveau des genoux et de la face postérieure des pieds, disparaissant après application de Biafine* ou friction au Synthol*.

 

La position genu pectorale nécessite une bonne coordination lors du retournement et une vigilance constante afin d’eviter toute complication et de permettre le geste chirurgical dans de bonnes conditions.